Clos de Mounissens - Vin biologique - Biodynamie - Saint Pierre d'Aurillac
Clos de Mounissens - Vin biologique - Biodynamie - Saint Pierre d'Aurillac

Millésime 2004: Difficile transition!

Tous ceux qui pratiquent la Bio-Dynamie me l'avaient dit: la deuxième année de conversion est souvent la plus délicate. Ils ne s'étaient pas trompés!!

Climat:

Après la canicule de 2003 et une très belle arrière saison, l'hiver est pluvieux et assez doux.

Le printemps humide et un peu en dessous des normales saisonnières augmente la pression maladie. Résultat: la floraison s'étale sur 3 semaines, du jamais vu, ce qui laisse présager des vendanges à rallonge. Et alors que ma présence physique et mentale sur le domaine devient indispensable, mon changement d'activité au mois de mars et la nécessaire adaptation à mes nouvelles fonctions m'accaparent au détriment du travail dans les vignes.

L'été est marqué par une alternance de ciel souvent voilé, lourd et orageux, des précipitations et des températures un peu fraiches, ce qui favorise les cryptogames*. Mais les vignes sont très belles (trop?), à tel point que certains voisins viennent voir de plus près.

L'arrière saison est du même acabit. Un énorme contraste entre la joie baignée de soleil de 2003 et la déception matinée de grisaille de cette année-là.

Préparation des sols et des vignes:

Je commence mes premiers préparats le 08/03/2004, les sols étant impraticables jusqu'alors. Et comme un ennui n'arrive jamais seul, la pompe de l'atomiseur* casse la veille d'un week end.

Début juillet, un petit orage de grêle touche mon secteur, rien de bien grave en apparence. Sauf que le dynamiseur* tombe en panne le soir même! Je m'obstine à vouloir dynamiser le cuivre et lorsque je reçois la pièce deffectueuse, cela fait déjà trois jours que la vigne est blessée.

A partir de ce moment là, l'état sanitaire se dégrade rapidement, les foyers de mildiou et de black rot* se multiplient. Puis ce sont les cicadelles des grillures* qui s'installent et commencent à causer des dégats visibles sur les feuilles des cabernets fin juillet. Je refuse d'utiliser la roténone*.

Août voit le déclin du feuillage, essentiellement sur les cabernets, en pleine période de maturation. Tout mon travail consiste alors à retarder ce phénomène, qui commence aussi à frapper le sémillon, dont la charge sur pied est trop importante. Fin août les merlots, eux aussi trop chargés, souffrent des cicadelles. La chaleur de l'été précédent a agit lors de la fructification.

Je commence mes premiers 501*, un peu tard. Le mal est fait. Trop de raisins sur pied, un feuillage emputé par les maladies et les insectes, et un été en demi teinte.

Vendanges et Vie du vin:

On attaque les vendanges par le blanc du 22/09/2004 au 24/09/2004 pour faire du sec, mais sur les deux parcelles c'est très hétérogène (25% de perte). Les jus mis en barriques démarrent aussitôt et très fort, ce qui n'est pas forcément bon signe. On laisse le plus joli pour tenter du moelleux.

Ramassage du merlot du 27/09/2004 au 29/09/2004, entre les gouttes. Très disparate, du bien mur au rosé. On jette jusqu'à 40% sur certaines parcelles de jeunes vignes.

Suite du blanc le 09/10/2004, mais pas d'amélioration significative. Nous faisons un tri très important sur les cabernets francs les 13/10/2004 et 14/10/2004, la pourriture grise commence à couvrir les grappes les plus compactées. Les cabernets sauvignons font peine à voir. Nous récoltons le moins vilain entre le 18/10/2004 et le 20/10/2004. J'en ferais peut être du rosé me dis je alors.

Et nous concluons le 25/10/2004 cette pénible épreuve, c'est comme cela que je l'ai perçue, par le blanc laissé sur pied, mais là aussi, la météo n'a pas accompli de miracles et les degrés ne sont pas suffisants pour du moelleux (sauf si on chaptalise* mais je m'y refuse).

Après les fermentations et quelques soutirages*, la qualité de la quasi totalité des blancs m'a paru trop faible pour les amener à la bouteille: du gras, de la fraicheur mais pas d'aromes et une sensation de chaleur en fin de bouche alors que les degrés ne dépassent pas 12.5° (fermentation trop rapide). Ce que je pensais se confirme: -le sémillon seul sur nos terroirs n'est pas intéressant pour l'élaboration de vins blancs secs! Il faudra que je remplace les pieds mourrants par de la muscadelle- il est plus adapté à la production de moelleux et de liquoreux.

Les rouges, surtout le merlot, se sont révélés au fur et à mesure de l'élevage. La mise qui devait avoir lieu dans l'été 2005, par manque de prestataire, s'est faite le 25/11/2005, achevant un millésime pénible, tant physiquement que moralement.

Epilogue:

Pratiquer la Bio-Dynamie sans garde fou (le cuivre ou la roténone*) demande une implication totale et une grande réactivité. Etre tétu c'est bien, mais être borné c'est con! Seul point positif sur 2004, je dispose maintenant d'un chai pour les blancs, plus froid, pour faire durer les fermentations et travailler plus à l'aise.

<< Millésime précédent

Millésime suivant >>

David POUTAYS - CLOS DE MOUNISSENS - Vin Biologique, biodynamie - 33490 SAINT PIERRE D'AURILLAC (Gironde) - +33 (0)5 47 82 08 22

L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. Consommez avec modération - Réal. S.NARBEBURU ©2003-2024 - Mentions Légales - HTML5 CSS